Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 13 février 2009

Témoignages

Ramón en La Gina 175.jpg
Raymond en République Dominicaine, août 2008.

D'un survivant

Ecône, le 12 février 2009, à 10h00

Chère famille, chers amis

Peut-être certains d’entre vous l’ont-ils déjà appris, sinon je tiens à vous en informer, ne serait-ce que pour remédier aux informations incomplètes, une rude épreuve a frappé hier le Séminaire d’Ecône. Trois séminaristes de 3ème année ont en effet trouvé la mort en montagne, dans une avalanche (pour ceux qui les connaissent, il s’agit de Jean-Baptiste Després (22 ans), Raymond Guérin (22 ans) et Michaël Sabak (20 ans)).

Après les examens semestriels, nous avions 4 jours de « vacances », avec sorties libres. Ce mercredi 11 février 2009, nous avions décidé, nous sept séminaristes (tous de 3ème année, tous français) de sortir pour la journée en montagne ; au programme : marche en raquettes vers un refuge, grillades, et redescente dans la soirée, pour être de retour au séminaire à 18h30. Nous sommes donc partis vers 09h00 du séminaire, avons laissé la voiture à 10h30, et de là, sommes partis en raquettes dans la neige vierge, sur un sentier qui conduisait à un grand barrage hydroélectrique, en altitude. Parvenus au sommet du barrage vers 12h45, un panneau indiquait notre refuge à encore 1h20 de marche, de marche normale. Mais le sentier qui y conduisait était recouvert d’1m50 de neige, et était vierge de toute trace, si bien qu’il nous fallait nous-même faire la trace en raquettes. Ce sentier surplombait le lac, à 50 m au-dessus de lui. Nous étions deux à ne pas vouloir y aller, fatigués, affamés… aussi marchions-nous en retrait par rapport aux autres, 50 m derrière eux. A un moment, le sentier contournait un rocher en surplomb du lac, et ils disparurent à nos yeux. L’un d’eux pourtant, voulant savoir ce que nous faisions, est revenu sur ses pas, et réapparut de derrière le rocher. Nous échangeâmes quelques mots, et tous deux le rejoignîmes. Alors, regardant vers le groupe qui nous précédait, nous ne vîmes que les traces qui s’arrêtaient, à 40 m de nous, une traînée d’avalanche, et en contrebas, la glace du lac brisée avec les restes de l’avalanche, mais nous ne distinguions rien d’autre, la réverbération de la neige nous aveuglant, et le tout se trouvant à 100m de nous. Nous comprîmes aussitôt, tous trois, le drame qui venait de se dérouler. Voyant que nous ne pouvions en aucun cas leur venir en aide, nous repartîmes en direction du barrage, il était 13h. Après quelques minutes de course difficile, nous atteignions la « maison des gardiens du barrage ». La porte était ouverte, la maison déserte, et près de la porte, un téléphone : la Providence. J’appelais alors au 112, et le centre de secouristes de montagne me répondit immédiatement. Quatre personnes étaient alors dans l’avalanche, peut-être dans le lac même. En un temps record(15 mn), 2 « alouettes III »arrivaient sur les lieux, et au bout d’1/2 h, ramenaient un de mes meilleurs amis, Eric Peron : celui-ci n’avait pas perdu connaissance, et, totalement sous la neige, avait avec son bras ménagé une poche d’air devant sa bouche, ce qui le sauva. Peu après, il s’aperçut que la neige était plus blanche au-dessus de lui : devinant qu’il était proche de la surface, (il avait les pieds dans l’eau du lac, et était bloqué jusqu’à la ceinture) il ménagea un puits avec son bras libre, qui atteint la surface de la neige en effet, et il eut la présence d’esprit de défaire son écharpe, et de la jeter par le puits. Les sauveteurs la virent, et avec les chiens, le dégagèrent. Il leur indiqua un confrère, Raymond, dont il voyait les pieds : celui-ci était déjà mort. Nous, de la maison du gardien, nous vîmes donc Eric arriver, puis Raymond ; Eric marchait et semblait bien, mais Raymond était couché, nous ne fûmes avertis que plus tard qu’il était mort. Vers 15h, on nous emmena en hélicoptère (c’était mon baptême de l’air…) à la base des sauveteurs, à Sion, où la police nous prit en charge. Eric était déjà à l’hôpital, et allait bien, sans aucune fracture. On nous retînt très longtemps au centre de police, pour l’enquête du drame. En tant que le plus âgé des témoins, on me fit faire un long rapport, que les deux autres confirmèrent. Entre-temps nous avions appris que Raymond était décédé, et que Jean-Baptiste et Michaël n’étant toujours pas retrouvés, ils n’avaient plus de chance de s’en sortir. Le soir, à 19h, on nous amena au centre funéraire, où se trouvait déjà Eric, auprès du corps de Raymond. A 20h30 nous étions ramenés tous quatre au séminaire. Les recherches ont été arrêtées pendant la nuit, et ont repris ce matin.

Voilà le récit du drame. Ici tout le monde est sous le choc. Trois jeunes et belles âmes ont retrouvé le Père éternel. Quatre miraculés (puisque si nous n’avions pas hésité, nous tombions tous dans l’avalanche, et, personne ne pouvant donner l’alerte, les recherches auraient commencé à 19h, trop tard pour nous sept. Les voies de Dieu sont impénétrables) remercient le Seigneur pour la vie qu’Il a daigné leur laisser, et pleurent la mort de leurs amis. Je vous demande instamment vos prières pour ces âmes défuntes, pour leurs familles rudement éprouvées, et pour vous unir à notre gratitude envers la miséricorde céleste, de nous avoir laissé la vie.
Je vous embrasse tous très fort,
Benoît

Requiescant in Pace

*

*

*

De Brian, un ami anglais

http://thesensiblebond.blogspot.com/2009/02/raymond-gueri...

*

*

*

De Christine, une Philippaine

Pray for Me

The day that I'm no longer there
I won't ask you not to care
but there some things I don't want
for you to do when I am gone

Don't throw a party in my name
don't cry too long cause it's in vain
don't wish that I would come right back
there's more to life than only that

Don't leave me gifts upon my grave
don't hate the One that made me leave
I'd trade one Ave for each rose
I can use that more than those

Don't say my life came to an end
don't be ashamed to move along
but if you loved me here, my friends
oh, won't you help me when I'm gone?

Don't pretend I was never there
because I'm still alive somewhere
but please don't hang me on your wall
if you won't pray for me at all

So if you care for me my friends
then please don't let your praying end
cause even if I'm in heaven now
someone else could use them anyhow

I've got a heavy debt to pay
have you any water for my grave?
and if you can't visit my bones
please pray for me right from your homes

And if you'd visit me on earth
remember me for what it's worth
cause I may be suffering till I pay
so, please don't leave me alone that way

So don't go on in misery
And don't lament what couldn't be
because in heav'n I hope we'll meet
but until then, just pray for me.

*

*

*

Communiqué de la FSSPX

http://www.laportelatine.org/district/france/bo/DC3semina...

Réflexion à part : savent-ils combien ils font souffrir, ceux qui commentent les faits sans savoir, parlant d'imprudence, de châtiment, de bêtise ? Accepter la mort d'un être cher est bien assez difficile, que les autres ne se mêlent pas de faire mal inutilement.

mercredi, 11 février 2009

Raymond

DSCN4549.JPG
Adieu, frère aimé.
Tu pars dans la beauté, l'élan, la pureté de ta jeunesse.
Tu avais choisi ton chemin, tu t'étais offert à Dieu, qu'Il t'accueille au plus vite.
Je garde en moi ton sourire et ta joie, et l'Espérance que tu es plus près de nous que jamais.

lundi, 09 février 2009

Grèves et congés

CGTM.jpg Ca y est ! Après trois semaines de grèves et de mouvements sociaux musclés en Guadeloupe,

http://www.domactu.com/actualite/929016792152/guadeloupe-... 

la Martinique s'est arrêtée à son tour, depuis jeudi dernier, 5 février.

 

Je vais au collège, mais il n'y a pas d'élèves (grèves des transports, des personnels de la cantine, pénurie de carburant, barrages un peu partout...) et très peu de professeurs. Je fais mes heures en corrigeant des copies, en prévoyant mes interventions en 6° pour présenter l'option latin, en faisant quelques réunions avec les collègues rescapés du mouvement... mais vendredi quand je suis arrivée, le collège avait été fermé. Les syndicats bloquent les routes, font fermer de force les centres commerciaux, on les voit un peu partout, en rouge, avec leurs drapeaux rouges CGTM.

Hugues ce matin a dû escalader une barricade de pneus pour aller au bureau, et est rentré à midi, en chômage technique, après un coup de fil de son patron qui lui n'avait carrément pas pu se rendre au travail en voiture depuis le sud du département.

Cyrille a encore largement de quoi s'occuper, mais la direction générale a annoncé que les employés de l'agence seraient mis en congé d'office si le mouvement durait.

Heureusement, j'ai fait le plein de courses, au pas de charge, chacun remplissant fébrilement son caddie, les caissières sur le qui-vive, s'attendant à tout instant à voir débarquer un petit groupe de rouges décidé à fermer de force le magasin.

http://www.domactu.com/actualite/929207183754/martinique-...

Nous avons aussi pu faire quelques réserves d'essence...

http://www.domactu.com/actualite/929267808758/martinique-...

 

Quant à moi, je me suis rendue à la Maison de la Femme, de la Mère et de l'Enfant, pour une visite de contrôle, et j'ai demandé et obtenu un report de mon congé prénatal de 17 jours (que je récupérerai ensuite au mois de septembre). Comme tout se passe bien et que professionnellement on ne peut dire que je sois débordée en ce moment...